États-Unis : quel potentiel de réduction de la dépense fédérale ?

Par Julien-Pierre Nouen, Directeur des études économiques et de la gestion diversifiée chez Lazard Frères Gestion

Parmi les multiples annonces de Donald Trump depuis son élection, l’annonce de la création d’un nouveau Département à l’Efficacité Gouvernementale, codirigé par Elon Musk et Vivek Ramaswamy, a retenu l’attention. Vivek Ramaswamy a fixé l’objectif de trouver 2 000 Mds USD d’économies, ce qui représente près du tiers de la dépense publique au niveau fédéral. Rappelons qu’aux États-Unis, la dépense fédérale ne représente qu’environ 60% de la dépense publique, le reste se situant au niveau des États.

En 2023, cette dépense fédérale représentait 6 100 Mds de dollars ou 22,7% du PIB selon les données du CBO. 13,9% correspondent à des dépenses qualifiées d’obligatoires car elles ne font pas l’objet d’un vote budgétaire chaque année. Il s’agit essentiellement de prestations sociales et de dépenses de santé. 6,4% du PIB est représenté par des dépenses budgetées chaque année. Cela inclut 3,4% de dépenses de Défense. Les intérêts de la dette représentaient 2,4% du PIB. Au final, selon les données du Office of Management and Budget, les transferts aux ménages représentent 68% de la dépense fédérale.

Le déficit budgétaire pourra se creuser encore

Ceci montre qu’il sera sans doute très compliqué de réduire significativement la dépense fédérale, à moins de toucher les transferts aux ménages, et notamment les programmes Medicare, qui finance les dépenses de santé des plus de 65 ans, et Medicaid, qui s’adresse aux personnes vulnérables et à bas revenus. Ces programmes restent très populaires, 70% de la population souhaitant le maintien de ces programmes en l’état. Les efforts des Républicains pour revenir sur l’Obamacare en 2017 leur avaient très probablement coûté la majorité à la Chambre des Représentants aux Midterms de 2018.

Il sera dans doute difficile de trouver des économies significatives pour financer les baisses d’impôts promises par Donald Trump. Le risque est donc grand de voir le déficit budgétaire, actuellement sur un niveau moyen d’environ 6%, se creuser encore au cours des prochaines années.

Julien-Pierre Nouen

Contact presse

Wim Heirbaut

Senior PR Consultant, Befirm

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