Marchés obligataires : le retour en grâce du portage
Par Benjamin Le Roux, Analyste-gestionnaire chez Lazard Frères Gestion
Au cours des dernières années, la généralisation des taux bas, voire négatifs, avait réduit l’intérêt d’investir sur les marchés obligataires dans une optique de portage, autrement dit de conservation des titres en portefeuille pour profiter de leur rendement, éventuellement jusqu’à leur échéance.
La situation a toutefois radicalement changé au cours des derniers mois, suite à la récente remontée des taux. Le rendement des OAT françaises à 5 ans et 10 ans est repassé au-dessus de 2% par an. Sur le segment des obligations privées « Investment Grade » libellées en euro, le taux d’intérêt moyen des titres à 5-7 ans est quant à lui revenu au-dessus de 4% (indice BofA 5-7 Year Euro Corporate), contre 0,7% en début d’année.
Le taux de rendement des obligations d’entreprises est aujourd’hui nettement supérieur à la moyenne de ces 20 dernières années (4,1% pour l’Investment Grade, 8,1% sur le segment High Yield) et permet aux investisseurs de se projeter à long terme sur les marchés obligataires en étant mieux rémunérés pour les risques pris. L’effet portage devrait donc désormais devenir le principal contributeur à la performance obligataire.
